Quatrième étage : administration et direction

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C'est au quatrième étage que Le Corbusier put s'affranchir des contraintes fonctionnelles et créer des espaces plus personnalisés où apparaissaient enfin quelques courbes. 

On pénètre dans les bureaux par une aire de détente dans laquelle la lumière surgit de tous côtés sans jamais éblouir.

 

Jean-Jacques Duval avait demandé des salles d'attente pour les visiteurs, isolées des ateliers. Ainsi naquirent deux alcôves intimes. Avec leurs parois entièrement revêtues de contre-plaqué de chêne, leur plafond oblique et leur mobilier dessiné par Le Corbusier, les petits salons donnent au visiteur une exceptionnelle impression de calme et de sérénité évoquant déjà l’esprit de la future chapelle de Ronchamp (construite quelques années plus tard). 

 Leurs dimensions extrêmement réduites, 3,66m de long sur 1,83 m dans leur partie la plus large, permettent à chaque pièce d'accueillir facilement quatre personnes. Mais cette exiguïté exclut pratiquement toute possibilité d'en prendre de bonnes photos.

 

 

Le père de Jean-Jacques Duval, alors P.D.G. de l'usine, fut très surpris par la taille de son bureau une fois terminé. La réalisation lui sembla beaucoup plus grande que ce qu'il avait imaginé, et il en fut très contrarié, disant : "qu'il n'avait jamais voulu d'une salle de danse, que les architectes étaient tous les mêmes et ne se souciaient jamais des dépenses...". Pour le satisfaire, Le Corbusier eut donc l'idée d'y installer une cloison pivotante, utilisée comme un vaste tableau noir, séparant le bureau de direction de la salle de réunion.

Les fenêtres des bureaux ont un rythme volontairement différent de celui des autres étages. Elles se composent de vitres carrées qui se déplacent vers l’extérieur parallèlement à la façade par des croisillons métalliques, ce qui permet d’installer les tables des bureaux près des fenêtres.

Comme la surface nécessaire aux fonctions administratives était plus petite que celle du bâtiment, Le Corbusier saisit l'occasion de donner libre cours à son imagination en transformant les espaces libres en terrasses ouvertes sur la nature dans lesquelles éclata son génie de plasticien.

Le toit terrasse est entouré d'un muret de hauteur variable. Le Corbusier expliquera sa réalisation ainsi : " Pour bien regarder un panorama, il faut le dérober à la vue, sauf en quelques endroits stratégiques. J'ai réalisé plusieurs fois cette opération d'ordre psychologique. Au moment utile, nous ouvrirons ce mur pour provoquer, créer l'apparition de votre panorama." Apparaissent ainsi à la vue la cathédrale ou les reliefs entourant Saint-Dié. L'environnement urbain s'efface et l'on n'a plus l'impression d'être en ville.

Sur le revêtement en mortier sont disposés de petits carreaux de céramique, heureuse formule qui sera reprise à Marseille.

Comme sur le pont d'un paquebot, un passage extérieur permet de rejoindre les terrasses en longeant les bureaux.

La visite de l'intérieur de l'usine est terminée.

Ne manquez pas d'en admirer la façade et ses célèbres brise-soleil

Peut-être souhaitez-vous mieux comprendre les apports si importants de Le Corbusier à l'urbanisme et à l'architecture du XXe siècle ?

Voulez-vous découvrir le célèbre plan de reconstruction de Saint-Dié ?

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